Les pleures de sa naissance n'ont été que le prélude d'un combat d'acharnement et de conviction qui dura les vingts premières années de sa vie. Après avoir survécu aux tréfonds et à la restriction, avoir vu le vrai visage de toutes ces créatures et ce dont elles étaient capables, il était naturel que plus rien ne puisse l'atteindre directement. Paré à toutes les éventualités, il vous faudra une bonne dose de créativité si vous espérez un jour réussir à le surprendre. Confiant, l'intimidation sera quant à elle aussi efficace qu'une vulgaire pichenette sur son bras, au mieux vous arriverez à lui faire esquisser un sourire. Le respect est sans doute le terme qui le caractérise le mieux. Vouvoyant ses interlocuteurs et ce, jusqu'à ce qu'on lui autorise le tutoiement, Théodik a horreur des personnes insolentes et irrespectueuses. Montrant un désintérêt le plus absolu envers ce genre de personnage, il se contentera de vous juger sévèrement du regard en se demandant si vous êtes un cas social ou tout bonnement un simple d'esprit.
De caractère habituellement jovial, railleur et extraverti, il arrive malgré tout à se fondre dans la société naine mieux que quiconque, entrant dans un environnement connu et s'intégrant avec finesse pour mieux s'en extirper tout en emportant avec lui de nouvelles relations plus importantes les unes que les autres. « Ceux qui négligent le petit peuple ne pourront jamais espérer pouvoir un jour atteindre le trône ». Oui, qu'y a-t-il de plus attrayant que d'observer les gens dans leurs milieux naturels ? Les voir réagir et converser entre eux, voir leurs réactions, mais aussi leur façon de vivre ? Cette observation, Theodik la fait automatiquement avant de faire quoi que ce soit d'autre, ne tenant pas à être pris de court, voir pire : dire quelque chose de regrettable qui risquerait de faire tomber son masque de grand comédien. Par contre, ne lui parlez pas de l'inconnu. Cette habitude venait bien évidemment de son père, lui ayant enseigné que nul forgeron n'avait besoin d'ennemis : si l'on pouvait éviter les confrontations inutiles, alors il fallait prendre sur soi et laisser couler. Souriant et serviable, il est prêt à se plier en quatre pour les personnes qui ont su le comprendre et surtout le soutenir dans ses choix.

Sa confiance, il ne l'accorde plus à personne depuis bien longtemps. Les gens d'aujourd'hui ne savent que mentir pour ensuite se servir de cette « amitié » qu'on leur a gracieusement offerte. Cette leçon, Theodik l'avait bien retenu après l'incident des combats illégaux. Tendez la main à quelqu'un et il vous arrache le bras quelques mois plus tard. L'amitié n'est qu'un concept crée par des faibles, pour des faibles. Si Theodik est faible ? Comme tout Nain. S'il aime être entouré ? Plus que personne. Mais la crainte d'une trahison l'effrayant bien plus que la solitude, son choix avait été vite fait. Forger pour oublier, voilà la voie qu'il avait choisie, qu'on lui avait choisie. Ne dit-on pas que le bonheur ne vient qu'avec du travail et de l'acharnement ?
Il existe un temps pour la réflexion et un autre pour l'action : le laps de temps entre les deux pouvant varier en fonction de l'être en question. Vous connaissez Hulk ? Et bien Theodik partage le même laps de temps que lui, c'est-à-dire un laps de temps tout simplement inexistant. Passer soudainement d'une profonde réflexion à une colère noire au beau milieu de votre campement, en cassant par la même occasion tous les objets à proximité, c'est tout lui. De caractère explosif, Theodik a toujours eu du mal contenir ses excès de colère et pour être franc, il a bien compris qu'il était inutile d'essayer, après tout à quoi bon se contenir quand on sait se contrôler au moment décisif ? N'agissant de la sorte qu'avec les personnes qu'il chérit, il passe le plus clair de son temps à s'enflammer pour un oui ou pour un non, pouvant être extrêmement difficile à vivre pour son entourage. Même si son visage s'en voit déformé par la rage, il n'en est pas pour autant menaçant ; à son plus grand désespoir ; gardant toujours cet air d'enfant à la fois agacé et frustré, perdant ainsi toute crédibilité aux yeux de ses spectateurs.

Quand l'humeur s'y prête, une nouvelle facette de sa personnalité pointe timidement le bout de son nez : farceur et fêtard, Theodik aime qu'on prenne soin de lui, qu'on le dorlote ou qu'on lui offre des choses. Il ne vous l'avouera sans doute jamais, mais lui ne l'oubliera pas et sera profondément touché par votre geste. Tant qu'il ne se sent pas invisible ou mis de côté, il sera un véritable amour, mais si part malheur vous avez l'audace de l'ignorer, il en sera tout autre. Pour vous faire comprendre son mécontentement et sa frustration, il s'immiscera dans votre conversation pour la détruire depuis la racine en prenant soin de vous faire remarquer à quel point celle-ci était inintéressante et bruyante. Voir des gens rire à ses côtés alors qu'il n'a pas été invité à participer l'exaspère au plus haut point, une fois de plus vous allez pouvoir compter sur sa langue aiguisée pour briser ce petit bout de paradis. Dans ces moments-là, oubliez la délicatesse et la courtoise, Theodik sera tout simplement intransigeant et direct. Il  fera ça méthodiquement et surtout il le fera avec classe. Les niaiseries? Très peu pour lui.

Ses antécédents ainsi que son passage dans les tréfonds ont développé chez le garçon un certain nombre de troubles obsessionnels compulsifs tels que la phobie de la saleté ou encore le perfectionnisme. Il ne sera pas rare de le voir se mettre à tout nettoyer, tout ranger même s'il ne s'agit pas de ses propres affaires. Voir des choses traîner lui torture tout bonnement l'esprit. Pouvant déplacer et replacer le même objet sans interruption, jugeant qu'il ne s'agissait pas de la place qui lui convenait le mieux, même pour lui ces troubles sont devenus un véritable handicap qu'il essaye malgré lui de contrôler : en vain.
Ses yeux ont un besoin constant de symétrie, que cela soit dans l'écriture, l'image ou l'organisation. Les armes devront être rangées par taille et ne devront surtout pas êtres mélangées entre elles. Vous êtes prévenus.

Drôlement considéré par son cousin comme le couteau suisse de poche par excellence, Theodik aurait été sans l’ombre d’un doute la personne la plus redoutée des détecteurs de métaux. Si l’on devait s’amuser à lister tous les objets qu’il porte sur lui en permanence, on y serait encore demain. Du simple crochet à la lime à ongle, en passant par les trois couteaux de poche pour arriver au tournevis cruciforme, vous vous doutez bien que la liste est longue. A ce jour, la seule chose que le Godrikson n’a pas sur lui se révèle être..Une carte. Un objet incontournable n’est-ce pas ? Et pourtant, son sens de l’orientation étant si désastreux qu’il n’en voit pas l’utilité. Quitte à être perdu, autant se perdre jusqu’au bout !

D’une loyauté sans égale, Theodik est sans doute le confident le plus dévoué que la terre ait porté. Ne pas faire aux autres ce que l’on n’aimerait pas que l’on nous fasse. Cette phrase, il se la répète tous les soirs dans le but de ne pas sombrer dans la folie et dans la méchanceté à l’état pur. Depuis les tréfonds, tout semble différent, la vie semble sans importance, sans attache et sans gout. Si Theodik continue de se battre aujourd’hui, ce n’est pas pour lui mais bien pour son cousin, lui qui a tout sacrifié pour réparer, une fois de plus, ses erreurs. La seule personne vraiment importante à ses yeux. Chaque battement de son cœur, chaque inspiration qu'il prend, il les doit à son cousin, car sans lui il serait déjà mort depuis bien longtemps. Cette personne est à la fois sa raison de vivre et sa force. Égratignez-le et vous comprendrez rapidement le véritable sens du mot « vengeance ». S'en prendre à cet être revient directement à taper sur les barreaux d'une cage, réveillant la bête qui sommeille au plus profond de Théodik et qu'il s'évertue à garder endormie. Ses petits excès de colère ne sont rien à côté de cette frénésie aveuglante pour l'esprit. Votre âge, votre sexe ou même votre joli minois n'y changera absolument rien. Vous aviez un nom, vraiment ? Pour Theodik vous n'en aurez pas, vous serez simplement la personne à éliminer, ni plus ni moins. Qui ose s'en prendre à sa précieuse famille doit le payer de son sang, même si pour ce faire Theodik doit y laisser quelques morceaux.